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des Langues Celtique & Françoise.


ne font pas voir que la langue eût rien gagné. Ces sermons sont au nombre de quarante-quatre ; il seroit difficile de décider si saint Bernard, après avoir d’abord composé ces sermons en latin, les traduisit en françois, pour ceux de ses moines qui n’entendoient pas le latin, ou pour les laïques ; parce que les différences qui se rencontrent entre les deux textes sont quelquefois à l’avantage du latin, & quelquefois à l’avantage du françois ; ce qui empêcheroit d’assurer quel est le texte original.

Quelque barbare que paroisse le langage dans lequel ils sont écrits, on doit présumer que c’étoit le plus poli de ce siecle-là : saint Bernard vivant à la cour, devoit en parler la langue.

On trouve une charte de 1133, de l’abbaye de Honnecourt [1] : cette pièce, qui est au moins

  1. A cette charte pend un sceau, représentant un lion & des billettes. Le pere Mabillon (diplom. l.ii, c.i.) dit qu’il ne connoît point de charte françoise plus ancienne que celles de Louis-le-Gros, en faveur de l’église de Beauvais, & d’Eudes, évêque de ce siége, concernant la même ville : la première de 1122, la seconde de 1147 ; mais celle-ci est postérieure à celle de l’abbaye de Honnecourt ; l’autre ayoit été donnée en latin, comme le