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LA TERRE PATERNELLE.

Charles n’était point d’âge à faire toutes ces réflexions ; il n’envisageait ces voyages que sous leur côté attrayant et qui favorisait ses goûts et ses penchants ; l’idée d’être enfin affranchi de l’autorité paternelle et de jouir en maître de sa pleine liberté l’entraîna à la fin ; son parti fut arrêté. Restait le consentement de son père. Aussi ce ne fut pas sans laisser écouler plusieurs jours, et après beaucoup d’hésitations, qu’il osa, en tremblant, lui faire part de son projet. Comme on le pense bien, le père s’indigna, gronda fortement, et voulut interposer l’autorité paternelle, qu’il avait maintenue avec succès jusque alors. La mère et Marguerite essayèrent le pouvoir des larmes, mais inutilement. On eut recours à l’intervention des amis, mais sans plus de succès. Alors le père, après avoir épuisé tous les moyens en son pouvoir pour détourner son fils de ce dessein, se vit forcé d’y consentir, et l’engagement fut conclu pour le terme de trois ans. Comme on était alors vers le milieu d’avril, et que le jour du départ était fixé pour le premier mai suivant, on s’occupa d’en faire les préparatifs.

Le jour de la séparation fut un jour de