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Page:Lacordaire - Œuvres du R.P. Henri-Dominique Lacordaire, tome 1 - Vie de Saint-Dominique.djvu/12

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— VII —

du collège Henri IV, il s’occupa sans retard de ramener à la foi et aux sacrements de l’Église les jeunes gens confiés à son ministère. L’heure et les circonstances étaient peu favorables. L’impiété était en honneur parmi les enfants comme parmi les pères. Aussi, découragé, bientôt après, de la stérilité de ses travaux, l’aumônier déversait sa tristesse dans un mémoire adressé au ministre de l’instruction publique sur la situation religieuse et morale des colléges de Paris. Pourtant il se sentait une surabondance de vie, et il avait besoin de se donner aux âmes; augurant donc, de ses débuts infructueux, que la France offrirait difficilement à son ministère de sérieux résultats, il résolut de demander à l’Amérique, pour son apostolat, un champ plus neuf et plus fécond. Le jour de son départ était fixé, quand éclata en France la révolution de 1830, écrasant en trois jours la monarchie la plus ancienne et la plus auguste de l’Europe. En ces heures de péril, la France avait besoin de tous ses enfants. M. de Lamennais, en rapport depuis quelques mois avec l’abbé Lacordaire, lui fit comprendre sans peine que ce n’était pas l’heure de quitter la patrie, et lui proposa de se joindre plutôt à lui pour une œuvre à la fois catholique et nationale, d’où sortiraient, pensait-il, l’affranchissement de