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erreurs, nées de l’inexpérience sur le sol mouvant des révolutions, l’abbé Lacordaire soutenait bien des thèses où la vigueur de son style devenait une arme formidable au profit de la justice et de la vérité. En ces temps de passions politiques et irreligieuses, presque chaque jour apportait à Dieu et à son Église quelque nouvel outrage des gouvernants et des gouvernés. Les prêtres étaient indignement insultés; de laborieux et pauvres Trappistes se voyaient chassés de leur monastère comme des malfaiteurs, par un ministre du roi; des maires et des préfets faisaient enfoncer la porte des églises pour donner, par force, un semblant de sépulture religieuse à des ennemis publics et obstinés des choses saintes. L’abbé Lacordaire se chargeait ordinairement, dans l’Avenir, de venger Dieu. et l’Église de ces ridicules prétentions et de ces empiétements sacrilèges. Et tel persécuteur que la crainte de Dieu n’eût jamais arrêté, recula plus d’une fois par crainte de cette plume inexorable qui savait si bien d’un seul trait démontrer l’abus et le flétrir. En même temps qu’il se constituait le vengeur de Dieu contre les vexations persistantes du parti irréligieux, Lacordaire s’armait en champion de la liberté d’enseignement. Revendiquer en faveur de l’Église le droit di-