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Page:Lacordaire - Œuvres du R.P. Henri-Dominique Lacordaire, tome 1 - Vie de Saint-Dominique.djvu/47

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— XLII —

« cement que ses plaies divines et toujours sai « gnantes? — « Jésus-Christ en croix, c’est le « chemin du ciel et de l’amour ; Jésus-Christ « n’en a pas connu d’autre que celui du pré « toire et du Calvaire. Je m’en tiens là; j’y vis « et j’y meurs. » — Et, pour satisfaire cet amour envers Jésus-Christ crucifié, l’illustre religieux ne trouvait pas d’austérités assez terribles. Ni la perpétuelle abstinence, ni les longs jeûnes de son Ordre, ni les pénitences volontaires qui s’y pratiquent, ne suffisaient à son cœur. Souvent, et surtout après ses grands triomphes oratoires, il demandait à ses frères de l’injurier, de le souffleter, de le fouler aux pieds, de le traîner à terre, de l’attacher à une croix. Bien qu’on fît violence au respect et à la compassion pour lui obéir, on n’apaisait jamais cette soif inextinguible, et quelques semaines avant de mourir, étendu sur son lit de douleur, exténué de fatigue, épuisé de force et de vie, il demandait encore à un ami de le faire souffrir pour Jésus-Christ. Malgré tous ces travaux et ces pénitences, il trouvait encore du temps et des forces pour aller fonder de nouveaux couvents de son Ordre. C’est ainsi qu’en 1844, après le carême de Grenoble, malgré les puériles inquiétudes et les sourdes oppositions du pouvoir, il fonda à quel-