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Page:Lacordaire - Œuvres du R.P. Henri-Dominique Lacordaire, tome 1 - Vie de Saint-Dominique.djvu/52

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— XLVII —

Redevenu uniquement l’homme de Dieu, de son Évangile et de son Église, il reprit avec plus d’ardeur et d’ascendant sa mission apostolique et religieuse. Dès l’avent de 1848, avec une grande joie pour son cœur et une grande bénédiction pour les âmes, il évangélisa Dijon, la ville de son adolescence, où une gloire précoce était venue si vite couronner son jeune front; et cette prédication était suivie de la fondation, à Flavigny, d’un nouveau monastère dominicain. Les années suivantes, 1849-1850, l’apôtre infatigable continuait ses conférences à Notre-Dame, devant un nouvel archevêque, Mgr Sibour, successeur de l’illustre martyr des barricades. Le prélat, dans sa reconnaissance, voulut installer le Père Lacordaire et ses enfants au sein même de Paris, dans le couvent des Carmes, sanctuaire encore marqué du sang des saintes victimes qu’y avait immolées la première Révolution. Ainsi ces années, si pleines d’orages pour la France et pour le monde, voyaient grandir et se dilater l’arbre dominicain. Dieu semblait se plaire à bénir son intrépide serviteur au mi-lieu des ruines entassées autour de lui. Un de ses religieux français, le Père Jandel, venait d’être choisi par le Souverain Pontife Pie IX pour être placé comme Vicaire général à la tête de l’Ordre de Saint-Dominique dans le monde