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tout nuage et toute inquiétude étaient dissipés. Il pouvait désormais reprendre avec fruit le cours de son apostolat. Le carême allait commencer, la chaire de Notre-Dame le réclamait; il y remonta de nouveau pour exposer avec son élévation et sa magnificence accoutumées le gouvernement de la Providence dans l’ordre surnaturel. C’était le couronnement de son enseignement dogmatique. Les années suivantes auraient dû être consacrées à la morale; mais, hélas c’était pour la dernière fois que cette voix puissante retentissait sous les voûtes de la vieille basilique. Avec un douloureux pressentiment de l’avenir, le Père Lacordaire, vers la fin de son dernier discours, s’épancha en de touchants adieux à cet auditoire d’un enthousiasme toujours fidèle, désormais la gloire de sa vie et sa couronne dans l’éternité. Quelques mois après ces paroles émues, où la tristesse de la séparation était adoucie et comme embellie par la perspective des horizons éternels, le coup d’État imposa l’empire à la France. Le contre-poids des institutions constitutionnelles n’y restait plus que comme un simulacre menteur, et celui de l’autorité divine en était plus exilé que jamais. En face de cette puissance si peu chrétienne et si peu française, le Père Lacordaire crut « que son heure était

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