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Page:Lacordaire - Œuvres du R.P. Henri-Dominique Lacordaire, tome 1 - Vie de Saint-Dominique.djvu/55

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venue de disparaître »; car ne se trouverait-il pas dans la nécessité de proclamer certaines vérités trop désagréables pour le pouvoir, au risque de compromettre la restauration encore précaire de son Ordre? Ne s’exposerait-il même pas, dans l’emportement de l’improvisation, à laisser échapper des accents opposés à la mesure et au caractère surnaturel de la chaire chrétienne?

En effet, la seule fois que, depuis lors, il éleva la voix, dans l’église Saint-Roch, tout ce qu’il crut devoir dire de la virilité du caractère, considérée comme cachet du chrétien, fut pris pour une audacieuse allusion aux bassesses de ceux qui avaient saisi le pouvoir. Il ne l’ignora point, et depuis lors il opposa un invincible refus à toutes les invitations qui le rappelaient, soit à Notre-Dame, soit dans les autres chaires de Paris.

Mais s’il quittait Notre-Dame et la gloire qui l’y entourait, ce n’était pas pour se réfugier dans un stérile repos. Avec son incroyable activité, il faisait, comme Vicaire Provincial, la visite canonique des couvents dominicains de Belgique, de Hollande, d’Angleterre et d’Irlande; puis se rendait à Toulouse, où, après un remarquable discours, à l’occasion de la translation du Chef