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Page:Lacordaire - Œuvres du R.P. Henri-Dominique Lacordaire, tome 1 - Vie de Saint-Dominique.djvu/58

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toutes les œuvres dévouées à la jeunesse la liberté de cultiver à l’envi le sol de la patrie; et les Jésuites s’empressaient d’ouvrir des collèges. Les directeurs d’une institution ecclésiastique à Oullins, près de Lyon, proposèrent au Père Lacordaire de lui céder leur œuvre (1852). C’était lui offrir l’occasion de réaliser le rêve de sa vie : former la jeunesse à un christianisme qui, non content de se maintenir dans les conditions si nouvelles de la vie civile, habituât l’homme à en discerner et à en accomplir les devoirs. Il accepta avec empressement. Mais comment suffire pratiquement à cette mission? Les Frères Prêcheurs qu’il avait rétablis en France n’auraient pu s’en charger, soit à cause de leur petit nombre, soit à cause de la manière dont l’organisation des collèges était généralement conçue, sans bouleverser l’économie de leur vie claustrale, où l’abstinence perpétuelle, les jeûnes, les veilles de la nuit et le profond recueillement se concertent pour préparer le disciple de saint Dominique à son ministère d’apôtre.

Le Père Lacordaire, pour répondre aux exigences de cette œuvre spéciale, jeta les yeux sur le Tiers-Ordre de Saint-Dominique, appelé aussi Milice de Jésus-Christ, rattaché au premier Ordre par le but commun qui est le salut des âmes, mais moins chargé d’obser-