Page:Lacretelle Silbermann.djvu/100

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sœur. Il s’y refusa et m’entraîna dehors.

Nous refîmes le chemin en sens inverse. Il parlait avec abondance. Il avait retrouvé toute sa fierté et me demanda avec un air de triomphe si j’avais remarqué, pendant qu’il récitait, la longue figure toute scandalisée de La Béchellière. Puis il se mit à rire en pensant à la sœur qui devait nous chercher partout. Il se retourna vers l’infirmerie et, ridant ses traits, il parodia d’une voix chevrotante :

— Je vais lui donner une tisane bien sucrée…

Cette singerie me déplut. La parole évangélique me revint en mémoire : « Race incrédule et perverse… »

— Tais-toi donc, lui dis-je avec impatience.

C’était la première fois que je le traitais avec brusquerie. Il leva vers moi des yeux surpris. Et tout aussitôt, changeant de ton et d’expression, il porta la main à sa poitrine et dit :