Page:Lacretelle Silbermann.djvu/99

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de piété, était une petite vieille dont la figure toute ridée tremblotait. Silbermann me parut gêné pour s’adresser à elle. Aussi, je pris la parole et lui racontai la chute brutale en pleine course.

— Miséricorde ! dit-elle en joignant les mains. Qu’il se repose un moment. M. le docteur doit passer bientôt. En attendant je vais lui donner une tisane bien sucrée.

Silbermann s’était remis peu à peu de la commotion. Ses pupilles avaient repris leur vie et leur mobilité. Je croyais les voir sauter sur la cornette blanche de la sœur et sur les statuettes religieuses comme de noirs petits démons.

La sœur passa dans une autre pièce. Au bout d’un instant, Silbermann se leva et me força à en faire autant.

— Je me sens tout à fait bien, ce n’est pas la peine de rester. Allons-nous-en.

Je fus d’avis d’attendre le retour de la