Il m’entretenait des monuments et des objets d’art avec une richesse de connaissances qui s’expliquait par la profession de son père. L’intérêt que celui-ci portait aux édifices religieux me frappa. J’appris qu’il faisait de longs détours afin de visiter de petites églises de campagne. J’attribuai cette particularité à ses goûts artistiques, d’autant que, dans ses lettres, Silbermann consacrait des développements enthousiastes à l’architecture religieuse.
Pour ma part, j’étais toujours resté insensible à la beauté de cet art. Une cathédrale, si grandiose fût-elle, me faisait le même effet, sous la carapace de ses sculptures, qu’une espèce de monstre préhistorique, unicorne ou dragon, qui eût été conservé à travers les âges. Je n’y trouvais rien d’explicable et la considérais seulement avec une vague curiosité.
Une des lettres de Silbermann fut pour moi une révélation à ce sujet. S’étant arrêté quelques jours dans une ville cé-