Aller au contenu

Page:Lacretelle Silbermann.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

complaisance les malheurs des autres.

Comment ne pas l’excuser lorsqu’on songe à l’alarme profonde où vivait sa pensée ? Je m’avisai de cela un jour : nous causions tranquillement ensemble ; je fis, par hasard, un geste de la main ; il crut que j’allais le frapper et protégea vivement son visage.

Puis, je m’aperçus à certains de ses propos combien il avait le sentiment que son ambition échouerait, combien il se savait rejeté par nous. C’est ainsi qu’il disait fréquemment de telles phrases : « Les Français agissent de la sorte… Les Français ignorent cette qualité »… comme si, de lui-même, il s’était retranché de notre nation.

Je faisais de mon mieux pour lui ôter cette impression. Ainsi, je lui parlais souvent des belles théories sociales qu’il m’avait exposées. Elles avaient germé dans ma tête et je rêvais à leur réalisation.

— C’est toi, lui disais-je, qui par tes