Page:Lacretelle Silbermann.djvu/144

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il se laissa aller au découragement.

— Je suis à bout, soupira-t-il. Toute cette haine autour de moi !… Ce que j’ai rêvé ne se réalisera jamais, je le vois bien… À quoi bon persister ?… Je devrais partir.

Je voulus le réconforter et, pour qu’il sentît mon affection, je lui dis :

— Et moi ? Que deviendrais-je si tu me quittais ?

— Toi ? répondit-il avec une certaine rudesse, tu ne tarderais pas à m’oublier, tu irais retrouver Robin.

Je protestai, indigné.

— Jamais.

Je saisis sa main et la gardai dans la mienne. Mais il continua ses lamentations ; et son accent était si désespéré, si fatal, annonçait avec tant de force le dénouement inévitable que je lâchai sa main, comme cédant à l’injonction du destin. Et à cet instant, je vis, à quelques pas sortie de l’ombre où sans doute elle