Page:Lacretelle Silbermann.djvu/44

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drions du jour plus tard ; et comme nous étions arrivés devant la maison de mes parents, je lui tendis la main.

Silbermann la prit, la retint, et me regardant avec une expression de gratitude, me dit d’une voix infiniment douce :

— Je suis content, bien content, que nous nous soyons rencontrés… je ne pensais pas que nous pourrions être camarades.

— Et pourquoi ? demandai-je avec une sincère surprise.

— Au lycée, je te voyais tout le temps avec Robin ; et comme lui, durant un mois, cet été, a refusé de m’adresser la parole, je croyais que toi aussi… Même en classe d’anglais où nous sommes voisins, je n’ai pas osé…

Il ne montrait plus guère d’assurance en disant ces mots. Sa voix était basse et entrecoupée ; elle semblait monter de régions secrètes et douloureuses. Sa main qui continuait d’étreindre la mienne