l’assurai qu’il avait eu bien tort de croire que j’agirais avec lui ainsi que Robin, car je n’avais aucun sentiment hostile contre sa race. Je lui glissai d’ailleurs que j’étais de religion protestante. J’ajoutai que toute la journée j’avais pensé à notre rencontre et que ma conscience n’oublierait pas le serment d’amitié que j’avais prononcé en nous séparant.
Je ne comptais pas lui donner cette lettre. Toutefois, le lendemain, au lycée, lorsqu’il accourut vers moi, débordant d’intentions affectueuses, j’arrachai brusquement la page de mon cahier, la pliai et la lui remis.
Je passai la récréation suivante avec Robin. À ma grande gêne, je vis Silbermann approcher de nous. Il me dit à voix très haute :
— Alors c’est entendu, je compte sur toi jeudi.
Et il s’en alla.
Philippe me regarda, surpris.