Page:Lacretelle Silbermann.djvu/65

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manda comment se portait mon père, « le grand magistrat ». Mme Silbermann m’apprit qu’elle avait souvent aperçu ma mère à des ventes de charité. Ces propos déplurent à leur fils qui les interrompit. Il fut même plus brusque ensuite. Nos projets d’avenir étant en question, il déclara que, pour sa part, il suivrais la carrière des lettres. Tandis que sa mère approuvait ce dessein dont elle était flattée, me sembla-t-il, son père, secouant la tête, dit avec bonhomie :

— Non, non, David, ce n’est pas sérieux.

— Que veux-tu ! papa — s’écria Silbermann avec vivacité — je ne pourrai jamais m’occuper des mêmes affaires que toi : cela ne m’intéresse pas.

— Oh ! Les antiquités, dit doucement M. Silbermann, il ne doit plus y avoir grand’chose à faire là-dedans, maintenant que les gens du monde se font marchands. Mais il y a d’autres bons commerces.