Page:Lacretelle Silbermann.djvu/66

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Moi, si j’avais vingt ans, je partirais pour l’Amérique avec un stock de perles.

Son fils ne dissimula pas une expression de mépris.

Après le déjeuner, il m’offrit de m’emmener au théâtre. Je montrai peu d’empressement, car lorsque j’étais avec lui je n’aimais rien tant que l’écouter parler. Et nous fûmes nous promener au Bois.

Tout de suite, je mis la conversation sur le sujet qui m’intéressait le plus : la littérature. C’était pour moi un domaine analogue à ces contrées quasi fabuleuses qui vous attirent obscurément et dont on rêve devant l’atlas. Silbermann, lui, en avait parcouru toute l’étendue ; il connaissait les points de vue les mieux situés, m’y entraînait et m’aidait à distinguer le détail qui fait que le paysage est beau. Parfois, prenant mon bras, il m’arrêtait, et comme il se serait écrié : « Regarde cette rivière argentée, regarde cette chaîne de montagnes », il me récitait deux vers