Aller au contenu

Page:Lacretelle Silbermann.djvu/88

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

nos regards. Nous nous arrêtions pour les lire et arrivions au lycée tout excités par la dispute des partis. La ligue des Français de France prenait une part importante à la lutte. Par des proclamations, des réunions, des conférences, elle multipliait ses attaques contre les Juifs. Philippe Robin, pourvu par son oncle, distribuait à qui voulait des insignes et des libelles antisémites. Cette fureur trouva en Silbermann une victime. Sur les murs, à côté des affiches, on inscrivit son nom et on crayonna sa caricature. Enfin, au lycée, Montclar organisa contre lui une véritable bande.

C’était une figure singulière que celle de Montclar. La plupart de ses condisciples de Saint-Xavier, avec leurs membres grêles, leurs mains pâles et quelque signe distinctif reproduisant sur leur visage comme une pièce d’armoiries — un nez osseux et plat, un front resserré ou un galbe féminin — semblaient appartenir à une espèce