Page:Lacroix - Contes littéraires du bibliophile Jacob à ses petits-enfants, 1897.djvu/17

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la convalescence du vieux conteurs.

tait sans cesse à me remettre au travail, après les crises les plus dangereuses de la maladie qui épuisait le reste de mes forces.
Ce délire avait de accès effrayants.

Il semblait, cependant, impossible de me guérir de cette folie de lire ou d’écrire, folie tour à tour sombre et furieuse ; je demandais à grands cris ma bibliothèque ; j’ordonnais, je suppliais, je ne me lassais pas des refus, et j’étais sourd aux plus sages représentations. Ce délire avait des accès effrayants : tantôt je m’imaginais découvrir des caractères d’imprimerie sur quelque partie de mon corps ; tantôt je me dressais sur mon séant, pour atteindre un volume qui n’était que dans ma fantaisie ; je déclamais mon catalogue, en récitatif d’opéra,