Aller au contenu

Page:Lacroix - Journal d'un habitant de Nancy, 1873.pdf/179

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
159
mardi 6, mercredi 7 septembre. — 1870.

dont l’énergie et le patriotisme de cette cité généreuse ont été l’objet.

Suit la lecture de cette lettre qui avait été adressée à M. Buquet et que la Chambre accueille avec les marques de la plus vive approbation.

Après quoi, M. E. Picard se lève et dit : « J’ai reçu le mandat de vous lire une protestation semblable. » Lisez ! lisez ! s’écrie-t-on de toutes parts, et l’honorable député lit la lettre chaleureuse de M. Hatzfeld qui provoque des bravos répétés et d’unanimes applaudissements. Seulement il en supprime la dernière phrase et il en donne la raison en ces termes :

« Je ne lis pas les dernières lignes qui sont empreintes d’une grande amertume. Vous voulez avec raison être sévères pour les populations qui s’abandonnent, mais vous voulez être justes, et vous ne voulez pas frapper celles qui, laissées sans armes, ont été obligées de subir, la rage dans le cœur, la loi de l’ennemi. » (Nouveaux applaudissements.)

L’incident a été terminé par ces paroles de M. le vicomte Drouot :

« J’ai protesté contre les insinuations qui ont été dirigées contre la population de Nancy (c’est vrai !) et je me joins avec empressement et bonheur à mes honorables collègues. » (Très-bien ! très-bien !)

Certes, ce n’est là qu’une diversion bien légère aux sombres préoccupations qui nous accablent, cependant c’est avec joie que Nancy apprend la réhabilitation de son honneur, et qu’il voit son patriotisme sortir intact et justifié de cette discussion