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Page:Lacroix - Journal d'un habitant de Nancy, 1873.pdf/190

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jeudi 8 septembre, nativité de la sainte vierge.

perplexité, il recourut à Dieu ; il le pria de lui faire connaître sa volonté et de vouloir bien le conduire dans la recherche de la voie du vrai et du bien. Mais non content de cette prière, qui pourrait n’être considérée que comme un acte de foi déiste, il s’adressa ensuite à la sainte Vierge pour lui recommander l’affaire qu’il regardait comme la plus importante de sa vie : et, dans la vue de la rendre plus favorable à sa prière, il fit vœu de visiter l’église de Lorette, en Italie. Dans les premiers jours du voyage qu’il entreprit pour l’exécution de son vœu, son zèle le porta encore plus loin, et il s’engagea, dès qu’il serait arrivé à Venise, à poursuivre à pied sa route, et que si ses forces ne lui permettaient pas cette fatigue, il y suppléerait en prenant au moins l’extérieur, et en s’acquittant des pratiques de la plus humble dévotion. C’est Descartes lui-même qui nous donne ce précieux détail de sa vie dans ses Olympiques, ouvrage qui est demeuré inachevé et qui n’a point été imprimé, mais que Baillet, auteur de sa vie, avait eu sous les yeux. Descartes nous y apprend encore que son vœu, formé en 1619, ne fut accompli qu’en 1624, parce que son voyage d’Italie fut différé jusqu’à cette époque.

Je me crois donc assez couvert par cet illustre exemple pour être dispensé de démontrer que la pratique de nos pieuses croyances n’est pas une marque d’infirmité intellectuelle. Quant à ceux qui