Aller au contenu

Page:Lacroix - Journal d'un habitant de Nancy, 1873.pdf/194

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
174
vendredi 9, samedi 10 septembre. — 1870.

chions déjà. La seule nouveauté est un avertissement aux communes qui les informe qu’elles seront responsables de tout ce qui sera fait contre la circulation des chemins de fer sur l’étendue de leur territoire, et, comme application de la mesure, une note où l’on dit « que la ville de Nancy et la commune de Jarville ont été frappées chacune d’une amende de 1 000 francs, à raison de plusieurs jets de pierres sur la voie ferrée. » Le petit village de Jarville a déjà eu à supporter 7 000 fr. d’amende pour ce genre de délit. Or comme la police de la ligne est faite par l’administration prussienne, elle peut multiplier les poursuites comme il lui plaît et écraser nos pauvres communes en battant monnaie à leurs dépens. Ce Moniteur prussien paraîtra tous les cinq jours. Il va sans dire que toutes les communes de la province de Lorraine sont tenues à s’y abonner aux frais de la caisse municipale. Ajoutons que c’est l’imprimerie Hinzelin qui est contrainte, par réquisition du préfet prussien, comte Renard, — car notre département a son préfet prussien comme la province a son gouverneur, — de fournir ses presses et ses ouvriers pour l’impression de ce journal.

Samedi 10 septembre. — Depuis deux ou trois jours, il n’est bruit que de la circulaire de M. Jules Favre, ministre des affaires étrangères de par le 4 septembre, aux agents diplomatiques de la France. Il n’y a qu’à applaudir à l’appel qu’il fait à tous les partis de se réunir sur le terrain commun