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Page:Lacroix - Journal d'un habitant de Nancy, 1873.pdf/193

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vendredi 9, samedi 10 septembre. — 1870.

ment que choisissent des personnes charitables pour pénétrer dans l’intérieur afin de prodiguer leurs soins à ces malheureux, et leur distribuer des secours en vivres et en argent. Dans l’accomplissement de cette bonne œuvre, il faut signaler en première ligne le dévouement permanent et infatigable de Madame Hermann et de ses trois filles, à qui la fermeture des guichets laisse tout leur loisir et qui en profitent pour devenir la providence de nos prisonniers et blessés, pendant le temps que stationnent les trains qui les transportent. Les Prussiens tolèrent cette assistance, à condition que les leurs en aient leur part. Mais on dit que ces facilités vont être retirées, parce que les grands convois de transport de l’armée de Sedan vont entrer en circulation et, alors, les visites à la gare seront interdites pour prévenir l’encombrement et le tumulte.

C’est aujourd’hui que paraît le premier numéro du journal que l’autorité prussienne fait publier en français sous ce titre : Moniteur officiel du gouvernement général de Lorraine et du préfet de la Meurthe. Ce numéro n’est qu’une feuille simple, qui n’est pas même remplie des deux côtés. Il n’y a pas encore de rédaction propre au journal. On n’y trouve que la reproduction des actes officiels qui s’étalent depuis longtemps sur nos murailles, et qui ne nous apprennent rien que nous ne sa-