Aller au contenu

Page:Lacroix - Journal d'un habitant de Nancy, 1873.pdf/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
66
lundi 15 août, fête de l’assomption. — 1870.

soit dit en passant, que Napoléon III renouvelle dans des proportions plus larges encore. Ainsi les troupes bavaroises, prussiennes et les autres ont toujours la même physionomie. Il n’en est pas de même chez nous, où nos costumes militaires sont sans cesse remaniés sans que nous soyons jamais contents de ce que nous avons trouvé et que nous sachions jamais nous y tenir. On dirait que notre armée est habillée par des modistes. Renonçons donc enfin à cette manie de changement qui ne permet plus à rien de durer. Respectons au moins nos uniformes et ne les traitons plus comme nos Constitutions politiques.

La journée a été rude pour la ville et nous ne sommes qu’au commencement. Voici le nombre et la nature des rations qui ont été fournies aux Prussiens aujourd’hui : Vin, 1 000 litres ; Pain, 4 200 kilogrammes ; Riz, 3 500 kil. ; Café, 1 400 kil. ; Viande, 1 260 kil. ; Clous à ferrer, 125 kil. ; Fers, 11 kil. ; Chevaux, 60. Notez qu’il ne s’agit ici que des chevaux de luxe tels que ceux de M. Gouy, à qui on a pris les trois plus belles bêtes de son écurie. Quant aux chevaux de réquisitions, on ne les compte pas.


MARDI 16 AOÛT.

Pas de nouvelles. — Le vrai fondateur de l’unité germanique. — Arrivée de l’armée bavaroise. — Mon premier logement militaire.

Nous souffrons de la privation de nouvelles comme le voyageur du manque d’eau dans le Sa-