Page:Lacuzon - Éternité, 1902.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

De sentir, à l’étroit de mes bras où farouche
J’opprimais ton corps souple envahi de langueur,
Effluve de la chair à la chair qui se touche.
L’apaisement discret de tes seins sur mon cœur...

Et j’invoquais le ciel d’une ardeur insensée.
Lui qui n’était alors, à mes vœux superflus.
Qu’un vaste embrasement de prière exaucée
Dont la terre au réveil ne se souviendrait plus !

Son reflet frisonnait tel un nimbe à ma face.
Tout mon cœur débordait dans sa foi d’exister.
Et j’eus voulu crier comme on demande grâce.
Sous le poids d’un bonheur qu’on ne pourra porter !…

— Mais alors, quel destin chanta la gloire astrale ?
Quel signe l’annonça dans l ’ébloui ssement.
Dont le charme sur nous fit la nuit nuptiale.
Et nos mains se chercher comme pour un serment ?