Page:Lacuzon - Éternité, 1902.djvu/63

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Énigme, rêve, et foi ! ravissement qui souffre !
Folie, aflre mystique où délire une attente !
Le froid qui m’envahit semblait venir d’un gouffre.
Et, soudain, éperdu, ma gorge haletante.

Soulevant dans mon bras ta tête qui retombe
Parmi tes longs cheveux où ton front s’est enfoui.
Ivre de mes baisers qui mentaient à la tombe.
J’eus l’angoisse et l’horreur de te murmurer oui !

— Ton corps dut m’échapper, et tu mourus sans doute.
Car longtemps je fus là, morne et penché sur toi.
D’un long regard sans flamme à t’envelopper toute.
Comme dans un linceul au tombeau de ta foi.

Mais, ô réveil du sang dans ma chair la plus forte !
Et bientôt, ma joie âpre, et cette émotion
De vouloir davantage en t’imaginant morte,
Me faire ainsi du mal avec l’illusion !