Page:Lacuzon - Éternité, 1902.djvu/98

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Mais la géhenne horrible a dérobé ses portes ;
Ils vacillent ; leurs mains rôdent ; leur front se serre ;
Et soudain, tournoyant comme des branches mortes.
Ils tombent, bras levés, la face contre terre…

— Et c’est ainsi la fin des âges. Le silence
A reconquis l’espace avec la nuit première
Où les vents justiciers râlent leur violence,
Puis meurent à leur tour, soumis à la matière.

Et rien n’existe plus, spectre, vestige ou plaintes
De ce qui fut la vie et les siècles vengés.
Sous l’horreur qui s’épanche à flots des nuits éteintes,
Que le Mystère et toi — qui vous interrogez.

Mais tes yeux restent sûrs ; ils ont transmuté l’ombre.
Et consumant ton rêve en sublime clarté.
Résolvent l’infini dans leur fixité sombre.
Sur le seuil du néant, phares de Vérité !