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Page:Lacuzon - Éternité, 1902.djvu/99

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Le passé qui t’épris comme un remords te poigne,
Mais vibrante, ton âme, aux espaces béants,
Propage un long frisson qui renaissant s’éloigne,
Et comme une onde expire à l’infini des temps.

Et ton âme, voix grave où le verbe s’élève
Au rythme créateur dont ton œuvre a chanté,
Prononce l’univers dans son ubiquité,
Et le destin du monde est inclus dans ton rêve…

Toute vie est en toi, dernière et misérable,
Et la mort sur ton cœur sonne comme un heurtoir,
Et ton cœur dit qu’elle entre à la mort secourable
De qui la terre est morte avec le vieil espoir.

Mais regarde, regarde au loin, regarde encore !
Tout là-bas, n’est-ce point d’éblouissants mirages,
Et sur l’écroulement tumultueux des âges,
N’as-tu point vu grandir, parmi l’antique aurore,