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PRÉFACE. xj

temps le petit Dictionnaire Historique, que je publie aujourd'hui. J'espère que la modération que j'y ai gardée, et que je recommande toujours à la jeunesse, ne déplaira pas aux honnêtes gens ni aux personnes vraiment chrétiennes et vertueuses. J'ai eu soin d'y inculquer partout les motifs qui nous doivent retenir inviolablement attachés d'esprit et de cœur à notre sainte religion et à la doctrine de l'église catholique, apostolique et romaine ; et j'ai suffisamment caractérisé les personnes, les ouvrages et les erreurs qui y sont contraires ; mais en même temps j'ai évité avec soin toutes ces déclamations, ces emportemens et ces injures qui marquent plutôt un esprit passionné et une fureur de parti, qu'un zèle vraiment chrétien et catholique, et qui sont indignes non-seulement des personnes doctes et vertueuses, mais même de tout homme de probité, et de toute personne bien élevée.

Pour rendre notre ouvrage portatif, nous nous sommes servis de quelques abréviations faciles à deviner, dont on trouvera la table à la tête du dictionnaire. Sans ces abréviations, il nous aurait fallu près de trois volumes ; ce qui n'aurait pas répondu à notre intention. Tandis que nous travaillions à cet Ouvrage, il nous tomba entre les mains un petit dictionnaire anglais, en deux volumes, imprimé à Londres en 1743 ; nous crûmes d'abord qu'il était composé, selon le plan que nous nous étions proposé, et qu'il nous suffirait de le traduire, avec quelques corrections et augmentations ; mais en le traduisant, nous le trouvâmes si défectueux, qu'il nous aurait fallu plus de temps pour le corriger et y suppléer, que pour achever celui que nous avions commencé ; c'est ce qui nous obligea de l'abandonner entièrement, et de reprendre notre premier plan. Nous l'avons seulement suivi presqu'en tout dans la partie littéraire qui concerne l'Angleterre, persuadés que, l'auteur étant anglais, il aura mieux examiné la littérature de son Pays.

Enfín, nous croyons devoir avertir, (et c'est une chose que l'on ne peut trop répéter aujourd'hui, puisque nous voyons depuis quelque-temps le frivole en tout genre et le superficiel s'emparer de la plupart des esprits) nous croyons devoir avertir qu'il ne faut pas s'imaginer pouvoir devenir habile par la seule lecture des dictionnaires, des journaux et des brochures de toute espèce dont le public est inondé. Ces sortes d'ouvrages, et en particulier celui-ci, sont utiles et quelquefois même nécessaires. Ils mettent sur la voie, et ils donnent les titres et une légère idée des bons livres et des choses les plus importantes à savoir ; mais ils ne suffisent pas, et l'on ne deviendra jamais véritablement instruit et savant, si l'on ne fait d'abord une étude réglée des belles-lettres grecques, latines et françaises et si l'on ne s'applique ensuite entièrement à un genre particulier de quelque Science. Notre Dictionnaire, comme nous l'avons dit plus haut, renferme en abrégé l'Histoire Universelle, et il indique ses meilleurs Auteurs et les plus exçellens Livres en tout genre ; il met sur la voie, et il présente au Lecteur, surtout à la Jeunesse, une ample matière d'instruc-