Page:Ladvocat - Dictionnaire historique - 1821 - Tome 1.djvu/15

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

x PRÉFACE.

année, 1760 ans depuis Jesus-Christ, en ajoutant 533 à 1760, on trouvera qu'il y a 2293 ans que Tarquin-le-Superbe commença à régner. Il en est de même des autres époques. Nous les avons toutes réduites aux années avant ou après Jésus-Christ, ce qui laisse toujours dans l'esprit une idée claire et distincte du temps dont on parle, et ce que ne fait point la période julienne, ni aucune autre manière de compter les époques.

Il est bon d'observer aussi, que nous nous sommes servis, pour la composition de cet ouvrage, non-seulement du grand dictionnaire de Moreri et de ses supplémens ; mais aussi des livres anciens et modernes qui ont eu jusqu'ici l'approbation des personnes de goût et de jugement. C'est pourquoi, lorsque le lecteur verra que les articles de notre Dictionnaire sont différens de ceux du dictionnaire du Moreri, ce qui arrive très-souvent, nous le prions instamment, avant que de donner la préférence au auteurs du Moreri, d'examiner avec soin lesquels d'eux ou de nous ont raison ; car dans tous les articles où nous leur sommes contraires, ce qui (comme nous venons de le dire) est très-fréquent, nous avons puisé dans de meilleures sources, et nous sommes en état de justifier les corrections et les changemens sans nombre, que nous avons faits en une infinité d'endroits, par des raisons et des autorités qui nous paroissent sans réplique. A l'égard des dictionnaires et des auteurs dont nous avons fait usage, nous y avons pris, changé ou retranché ce qui nous a paru de plus convenable à notre dessein, et lorsque leurs expressions nous ont semblé bonnes, nous n'avons fait aucune difficulté de les transcrire : nous avons cru que ce seroit une vanité ridicule et une peine inutile, lorsque les choses sont bien dites, de vouloir les dire mieux et en d'autres termes. D'ailleurs, comme nous n'avons fait cet ouvrage que dans nos temps d'amusemens et dans les courts intervalles que nous laissent des études sérieuses et des occupations plus importantes, s'il avait fallu ne rien dire que de nous-mêmes, cela nous aurait demandé un temps assez considérable que nous sommes obligés d'employer à des matières plus graves et conformes à notre état. Persuadés que c'est une folle gloire et une vanité blâmable de s'appliquer à des choses frivoles et inutiles, et que la vue du bien publie et de l'avantage du prochain ne doit jamais être séparée de notre propre instruction et de notre utilité particulière dans nos études, dans nos actions et dans nos occupations ; notre dessein, dans cet ouvrage, comme dans tout ce que nous faisons, a été d'être utile au public et aux jeunes gens, même dans nos temps de récréation. C'est ce qui a donné lieu au dictionnaire géographique de M. Vosgien et à celui-ci ; car ayant été obligé d'aller passer quelques mois à la campagne pour rétablir ma santé, je priai M. Vosgien, mon parent, d'y venir avec moi pour m'y tenir compagnie ; comme nous ne pouvions alors nous occuper d'études sérieuses et suivies, je lui conseillai de composer sous mes yeux le petit Dictionnaire Géographique Portatif, ce qu'il fit avec succès. Pour donner aux jeunes gens qui me consultent souvent dans leurs études, une idée juste de l'histoire et de la kittérature, j'entrepris en même