Page:Lafargue - Pamphlets socialistes, 1900.djvu/100

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15. - Sans la grâce du Capital, la science égare l’homme dans les sentiers de la folie; le travail et la vertu le précipitent dans l’abîme de la misère.


16. - Ni la science, ni la vertu, ni le travail ne satisfont l’esprit de l’homme; c’est moi, le Capital, qui nourris la meute affamée de ses appétits et de ses passions.


17. - Je me donne et je me reprends selon mon bon plaisir et je ne rends pas de compte. Je suis l’Omnipotent qui commande aux choses qui vivent et aux choses qui sont mortes.


II

Élu du Capital

1. — L’homme, cet infecte amas de matière, vient au monde nu comme un ver, et, enfermé dans une boîte, comme un pantin, il va pourrir sous terre et sa pourriture engraisse l’herbe des champs.


2. — Et pourtant, c’est ce sac d’ordures et de puanteur que je choisis pour me représenter, moi le Capital, moi la chose la plus sublime qui existe sous le soleil.


3. — Les huîtres et les escargots ont une valeur par les qualités de leur nature brute ; le capitaliste ne compte que parce que je le choisis pour mon élu ; il ne vaut que par le Capital qu’il représente.


4. — J’enrichis le scélérat nonobstant sa scélératesse ; j’appauvris le juste nonobstant sa justice. J’élis qui me plaît.