Page:Lafargue - Pamphlets socialistes, 1900.djvu/109

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IV}}

1. — Le matelot est assailli par la tempête ; le mineur vit entre le grisou et les éboulements, l’ouvrier se meut au milieu des roues et des courroies de la machine de fer ; la mutilation et la mort se dressent devant le salarié qui travaille : le capitaliste qui ne travaille pas est à l’abri de tout danger.


2. — Le travail éreinte, tue et n’enrichit pas : on amasse de la fortune, non pas en travaillant, mais en faisant travailler les autres.


3. — La propriété est le fruit du travail et la récompense de la paresse.


4. — On ne tire pas du vin d’un caillou, ni des profits d’un cadavre : on n’exploite que les vivants. Le bourreau qui guillotine un criminel fraude le capital d’un animal à exploiter[1].


5. — L’argent et tout ce qui rapporte n’ont point d’odeur.


6. — L’argent rachète ses qualités honteuses par sa quantité.


7. — L’argent tient lieu de vertu à celui qui possède,

  1. L’Ecclésiaste nous révèle la raison capitaliste de la campagne pour l’abolition de la peine de mort menée avec tant de fracas par Victor Hugo et les autres charlatans de l’humanitarisme.