de la littérature romantique, les neurasthéniques affolées et les divorceuses professionnelles de notre théâtre contemporain.
Ce n’est pas seulement pour en finir, pour satisfaire à une vieille convention, que ses amoureux et ses amoureuses se marient au cinquième acte. C’est parce que, depuis leur première rencontre, ils l’ont ardemment et sincèrement désiré. Jeunes et tendres, francs et ouverts, ils ne se cachent point leurs sentiments, ils ont grand peine à les cacher aux autres. Souvent même, ces jouvenceaux, naïfs et pétulants, étourdis, imprudents, ils confient leurs secrets à qui ne les devrait point entendre ! Ils s’adressent, dans leurs impatiences, aux premiers alliés venus pour s’insurger contre la résistance, juste ou injuste, de leur famille, et d’abord, à leurs valets ou servantes, parfois d’assez mauvais drôles ou drôlesses. Les manœuvres auxquelles ces fils et filles, dans leurs folies d’amour, prêtent la main pour obtenir, par ruse ou par force, le consentement des parents, ne sont pas toujours recommandables, tant s’en faut ! Et pourtant, on leur pardonne à presque tous, tant ils sont vraiment tendres et honnêtes, francs et délicats, vis-à-vis de celles qu’ils ont choisies, et qui elles-mêmes, malgré leurs faiblesses de conscience au sujet des moyens employés, restent pourtant assez soumises et résignées à leurs devoirs de filles, pour préférer le couvent et le désespoir au scandale d’un enlèvement.
Sur cette question du mariage, la pensée de Molière est bien nette et ne varie pas. Ce doit être l’union de corps et d’âme entre des jeunes gens qui se sont