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MOLIÈRE.

furent lamentables. Le 9 septembre, il fallut emprunter 1 100 livres à Louis Baulot, conseiller et maître d’hôtel du roi, le 17 décembre 2 000 livres à un certain Pommier. On résilie, en même temps, le bail de la Porte de Nesle, on déménage au galop et, repassant la Seine, pour se rapprocher du quartier aristocratique, le Marais, on s’installe dans un autre Jeu de Paume, dit de la Croix-Noire, rue des Barres, près du port Saint-Paul. Ici, nouvel emprunt, sur gages, à une marchande à la toilette (291 livres tournois) par M. de Molière, dont il ne pourra, hélas ! s’acquitter avec les intérêts, que quatorze ans après, lors de la première représentation de l’Étourdi.

En attendant, la misère continuait. Le 2 août 1645, le marchand qui fournit les chandelles à la compagnie, Maître Fausser, pour une somme de 142 livres, et le sieur Pommier, sus-nommé, pour son prêt de l’année précédente, font emprisonner le pauvre Molière au Châtelêt. Il demande et obtient sa liberté provisoire, sous caution, mais deux jours après, sur requête de Dubourg, linger, créancier pour 150 livres, il est remis en geôle. On ne sait par quelles transactions il en put sortir.

En tout cas, à peine dehors, le 13 août, il signe un second contrat de société avec les trois Béjart, deux nouvelles camarades, Catherine Bourgeois et Germaine Rabel, et Clérin, le seul resté fidèle des premières recrues. Les autres avaient fui sous la bourrasque. Tous les Béjart, mère et fils, étaient ruinés. Quant à Molière, la meute de ses créanciers n’allait pas cesser, de près ou de loin, durant toute sa jeunesse, de le poursuivre. Ce fut encore