Page:Laffitte - Essai sur l’espèce bovine.djvu/25

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point de vue de l’esthétique, de la philanthropie, du dévouement, mais on ne fait plus de l’industrie. Le résultat industriel, le bénéfice, découle de l’exacte appropriation de la chose produite aux circonstances qui en déterminent la valeur, c’est la mesure da rapport qui existe entre cette chose et son utilité économique. Quelles sont, pour l’espèce bovine, les conditions économiques de la production du bétail ? Voilà ce qu’il nous faut d’abord envisager et préciser avant de nous occuper des moyens d’y parvenir.

Envisagée dans ses rapports avec l’économie générale de la société, l’espèce bovine doit fournir du travail et du lait durant sa vie avant que d’arriver sous le couteau du boucher. Ces trois termes : travail, lait et viande résument donc ses fonctions économiques dans l’ensemble. Sous la domination de certaines circonstances économiques, on a spécialisé dans une certaine mesure quelques-unes des aptitudes de l’espèce ; mais ce qui s’observe le plus communément, c’est la succession des trois fonctions dans l’espèce embrassant les deux sexes, bien entendu. Le problème à résoudre, c’est d’apprécier dans l’ensemble de l’espèce la triple fonction qui lui est dévolue et de déterminer le degré d’importance qu’il convient d’accorder à chacune des spécialités fonctionnelles sus-énumérées.

Dans la plupart des régions de notre pays, le travail est la spécialité fonctionnelle la plus utilisée ; cela ressort des habitudes prises depuis longtemps déjà dans nos pays, ainsi que des exigences de la culture. Dans les provinces où poussent d’abondants fourrages, la production du lait est le résultat recherché. Mais une spécialité fonctionnelle qu’il faut économiquement tendre à réaliser partout, c’est l’aptitude à l’engraissement. Nous pouvons