Page:Laffitte - Essai sur l’espèce bovine.djvu/28

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tion, de l’incubation sont même assez bien connues. Mais la constitution intime, l’essence des deux éléments mâle et femelle n’a pu encore nous être révélée par nos microscopes. L’influence des deux reproducteurs ne doit pas nécessairement être toujours la même ; l’individu procréé diffère plus ou moins de l’un ou de l’autre de ses parents ; quant au sexe, il doit hériter exclusivement de l’un d’eux. Pour arriver à baser l’hérédité sur des données positives, il y a encore des études à faire et nous aurions de nombreux desiderata scientifiques à noter. Quoi qu’il en soit, en zootechnie on doit tenir grand compte des lois de l’hérédité physiologique ; nous citerons celles qu’on a déduites de l’observation et qui ne sont que des solutions empiriques n’ayant nullement le caractère de la certitude scientifique.

Hérédité du sexe. — M. Thury, de Genève, avait supposé que les œufs au moment où ils vont abandonner l’ovaire commencent par être femelles, c’est à mesure que leur maturité se complète qu’ils deviennent mâles. Le sexe de l’individu à naître dépendrait uniquement de l’instant auquel la fécondation par la liqueur séminale s’opère. Mais l’embryogénie comparée dépose tout entière contre cette pure imagination physiologique, ainsi que les expériences contradictoires de M. Coste au Collége de France. La loi de l’hérédité du sexe nous est encore inconnue. Quelques observations de Girou de Buzaraignes et de M. Martegoute semblent tout récemment avoir abouti à cette loi provisoire que : « le reproducteur le plus vigoureux, celui dont l’état physiologique est le meilleur, communique ou transmet son sexe au produit. »

Hérédité des formes. — Ici on peut ériger en loi, résultant de l’observation, cette proposition : les sembla-