Page:Laffitte - Essai sur l’espèce bovine.djvu/29

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bles engendrent les semblables. Les formes existant à un égal degré chez les deux reproducteurs se répètent exactement dans le produit, pourvu qu’elles aient le cachet de fixité qui appartient aux caractères de race. L’hérédité s’exerce pour toutes les formes de la même façon et rien n’autorise à supposer qu’elle soit plus puissante pour l’une que pour l’autre, que ses chances soient moindres ou plus fortes dans un sexe que dans l’autre, toutes choses égales d’ailleurs.

Hérédité des aptitudes. — Les aptitudes se confondent souvent avec les formes, et l’hérédité de celles-ci entraîne l’hérédité de celles-là. En général, d’ailleurs, une aptitude physiologique est la conséquence d’une forme anatomique particulière. Mais ne considérons ici que l’aptitude essentiellement zootechnique. La faculté laitière, l’aptitude à l’engrais précoce, et toutes les autres aptitudes au travail, etc., présentent d’autant plus de chances de transmission par la génération, qu’elles sont plus anciennes dans la race. Les aptitudes qui existent au même degré chez les deux reproducteurs se transmettent à peu près sûrement.

Atavisme. — La nouvelle école zootechnique appelle atavisme (de atavus, aïeul) un phénomène physiologique en vertu duquel s’observent, dans les manifestations de l’hérédité, ces accidents que l’on regarde comme des dégénérescences. Les Anglais appellent ces accidents retrogradation (pas en arrière, tendance à rétrograder), et les Allemands kuckschlag (coup en arrière). L’atavisme est un des éléments essentiels de la perpétuité et de la permanence de la race ; c’est un des modes de l’hérédité, c’est l’hérédité de la race, l’influence collective des générations extérieurement manifestée par la constance ou la