Page:Laffitte - Essai sur l’espèce bovine.djvu/41

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nous fournit et son lait et sa viande et ses autres dépouilles, n’est-ce pas là plus qu’il n’en faut pour nous faire aimer et estimer à un prix inappréciable un pareil animal ?

Pour ces motifs, nous avons dû faire connaître sommairement les diverses lois scientifiques qui régissent la production du bœuf. À ce sujet, nous avons distingué des lois économiques, des lois physiologiques et des lois zootechniques proprement dites. Nous nous contenterons en finissant de dire quelles conséquences zootechniques découlent de ces lois.

On a admis longtemps que notre bétail français en particulier ne pouvait être amélioré que par des croisements avec les races étrangères, ou même par des substitutions de races. Pendant de longues années on a introduit en France des reproducteurs Durham, des suisses, des hollandais, etc…, et quand à grands frais on avait cherché au loin un troupeau de race étrangère, on croyait avoir rendu un grand service à l’agriculture du pays. Longtemps aussi les éleveurs français et allemands ne se sont distingués que par ces importations et par les efforts qu’ils faisaient pour arriver à la création par des croisements absurdes de prétendues races nouvelles qui le plus souvent n’étaient propres à rien. Heureusement aujourd’hui ces sortes d’opérations zootechniques sont délaissées à peu prés complétement, et on a remarqué que nos races françaises ont des qualités réelles qu’on peut développer par leur amélioration, et qu’il faut avant tout conserver nos races nationales. Dans la pratique des améliorations de nos races bovines, il faut une sélection rigoureuse dans la race à améliorer, en prenant, si l’on veut, les reproducteurs dans les tribus déjà améliorées de la même race.