Page:Lafollye - Un projet d'opéra Place de la Concorde - 1912.djvu/12

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On sait que sur ces terrains Louis XV avait pensé édifier la Monnaie ; le projet fut abandonné parce que l’emplacement à l’époque n’était pas assez central, les maisons de la ville, en effet, s’arrêtaient aux Boulevards et la future Monnaie se fut trouvée momentanément sur les confins de la Capitale.

Nous ne croyons pas inutile de rappeler brièvement après quelles hésitations fut décidée la décoration de « la Place du Roi » ; le plan reproduit d’après l’ouvrage de M. le Comte de Fels sur « Les Gabriel » fait comprendre le plan dressé sous l’inspiration de M. de Vandières et arrêté par Louis XV à Compiègne le 20 Juillet 1753. Dans cet avant-projet, le futur pont est jeté dans l’alignement de la rue de Bourgogne afin de ne pas masquer le Palais-Bourbon ; sur son prolongement la rue Royale est établie — l’axe de la place passe entre la rue Royale et la rue Dauphine qui lui fait pendant ; dans l’intervalle de ces deux rues devait s’élever l’Hôtel des Mousquetaires.

Gabriel revient presque de suite sur cette disposition qu’il n’avait présentée qu’à contre-cœur et le 9 Décembre 1755 il fait heureusement annuler par le Roi le projet de 1753 et approuver le plan qui a été exécuté.

Mais revenons à notre sujet : « L’Opéra de la rue de Richelieu » où fut frappé le Duc de Berry en 1820, fut abandonné et démoli ; pour le remplacer l’architecte Debret construit la Salle provisoire de la rue Le Pelletier inaugurée en août 1821.

Or, l’existence de cette salle hâtivement bâtie inspira toujours des craintes, soit d’incendie aux immeubles voisins, soit de catastrophe par son effondrement ; aussi de nombreuses demandes furent-elles adressées aux Ministres pour que l’Opéra soit transféré sur un autre emplacement ; il n’est donc pas surprenant qu’un architecte entreprenant ait eu de sa propre initiative, l’idée de construire une nouvelle salle et d’élever l’Opéra sur la plus merveilleuse Place du monde, la Place de la Concorde.

    petits foyers d’art qui tendent à se multiplier aujourd’hui pour le plus grand bien de nos provinces et de notre belle France.