Page:Laforgue - Œuvres complètes, t1, 1922.djvu/120

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Livrer aux langueurs des soirées
Sa toison où du cristal luit,
Pourlécher ses lèvres sucrées,
Nous barbouiller le corps de fruits
Et lutter comme essui !

Un moment, béer, sans rien dire,
Inquiets d’une étoile là-haut ;
Puis, sans but, bien gentils satyres,
Nous prendre aux premiers sanglots
Fraternels des crapauds.

Et, nous délèvrant de l’extase,
Oh ! devant la lune en son plein,
Là-bas, comme un bloc de topaze,
Fous, nous renverser sur les reins,
Riant, battant des mains !

La nuit bruine sur les villes :
Se raser le masque, s’orner
D’un frac deuil, avec art dîner,
Puis, parmi des vierges débiles,
Prendre un air imbécile.