Page:Laforgue - Œuvres complètes, t1, 1922.djvu/126

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J’assaisonne tes saisons ;
Nous blasons,
À force d’étapes sur nos collines, l’Horizon !

Puis j’ai des tas d’éternelles histoires,
Ô mers, ô volières de ma Mémoire !
Sans compter les passes évocatoires !
Et quand tu t’endormiras,
Dans les draps
D’un somme, je t’éventerai de lointains opéras.

Orage en deux cœurs, ou jets d’eau des siestes,
Tout sera Bien, contre ou selon ton geste,
Afin qu’à peine un prétexte te reste
De froncer tes chers sourcils,
Ce souci :
« Ah ! suis-je née, infiniment, pour vivre par ici ? »

— Mais j’ai beau parader, toutes s’en fichent !
Et je repars avec ma folle affiche,
Boniment incompris, piteux sandwiche :
Au Bon Chevalier-Errant,
Restaurant,
Hôtel meublé, Cabinets de lecture, prix courants.