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LES LINGES, LE CYGNE


Ce sont les linges, les linges,
Hôpitaux consacrés aux cruors et aux fanges ;
Ce sont les langes, les langes,
Où l’on voudrait, ah ! redorloter ses méninges !

Vos linges pollués, Noëls de Bethléem !
De la lessive des linceuls des requiems
De nos touchantes personnalités, aux langes
Des berceaux, vite à bas, sans doubles de rechange,
Qui nous suivent, transfigurés (fatals vauriens
Que nous sommes) ainsi que des Langes gardiens.
C’est la guimpe qui dit, même aux trois quarts meurtrie :
« Ah ! pas de ces familiarités, je vous prie… »
C’est la peine avalée aux édredons d’eider ;
C’est le mouchoir laissé, parlant d’âme et de chair