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ROSACE EN VITRAIL


Vraiment ! tout ce qu’un Cœur, trop solitaire, amasse
De remords de la vie et d’adoration,
Flambe, brûle, pourrit, saigne en cette rosace
Et ruisselle à jamais de consolation.

Oh ! plus que dans les fleurs de fard de Baudelaire,
Plus que dans les refrains d’automne de Chopin,
Plus qu’en un Rembrandt roux qu’un rayon jaune éclaire,
Seuls aussi bons aux spleens sont les couchants de juin.

Vaste rosace d’or, d’azur et de cinabre
Pour ce coin recueilli mysticisant le jour,
Tu dis bien notre vie et splendide et macabre,
Et je veux me noyer en toi, crevé d’amour !