Page:Laforgue - Œuvres complètes, t1, 1922.djvu/68

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Aux mouvants bosquets des savanes sous-marines,
J’avais roulé par les livres, bon misogyne.

Cathédrale anonyme ! en ce Paris, jardin
Obtus et chic, avec son bourgeois de Jourdain
À rêveurs, ses vitraux fardés, ses vieux dimanches
Dans les quartiers tannés où regardent des branches
Par-dessus les murs des pensionnats, et ses
Ciels trop poignants à qui l’Angélus fait : assez !

Paris qui, du plus bon bébé de la Nature,
Instaure un lexicon mal cousu de ratures.

Bon Breton né sous les Tropiques, chaque soir
J’allais le long d’un quai bien nommé mon rêvoir,
Et buvant les étoiles à même : « ô Mystère !
« Quel calme chez les astres ! ce train-train sur terre !
« Est-il Quelqu’un, vers quand, à travers l’infini,
« Clamer l’universel lamasabaktani ?
« Voyons ; les cercles du Cercle, en effets et causes,
« Dans leurs incessants vortex de métamorphoses,
« Sentent pourtant, abstrait, ou, ma foi, quelque part,
« Battre un cœur ! un cœur simple, ou veiller un Regard !
« Oh ! qu’il n’y ait personne et que Tout continue !
« Alors géhenne à fous, sans raison, sans issue !
« Et depuis les Toujours, et vers l’Éternité !