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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t4, 1925.djvu/107

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LETTRES 1881-1882

Je vous avoue, d’autre part, qu’en ouvrant votre lettre j’avais peur d’y trouver l’annonce de la rupture entre notre poète et moi. J’en suis quitte pour la peur. Bien plus, il va m’écrire.

(Et cette photographie dont vous me parliez dans votre dernière ?)

Votre bouquin à l’encaustique m’épate — très. — Cela jure un peu avec l’anesthésiomètre et Fermât et Caylus[1]. Mais il faut s’attendre à tout avec vous.

Lindenlaub vient me voir. C’est un charmant garçon, une intelligence curieuse de tout et qui sait tout. Il vous admire profondément. Il ne trouve que l’épithète de « singulier » à mettre à votre nom. Nous parlons de vous, il songe ; puis secouant la tête : « Ah ! le singulier garçon, la singulière existence. »

C’est cela ; écrivez à Kahn.

Béni soit M. Minoret[2] ! Quand tout cela paraîtra-t-il ?

Et moi aussi je travaille. Je travaille mon bouquin de vers. Je fais deux pendants à mes deux soleils malades : Amitiés à la Lune. La placidité

  1. Objets divers des travaux de M. Charles Henry à cette époque.
  2. M. Minoret, collectionneur auquel appartenaient les lettres de Mlle de Lespinasse à divers amis, et que M. Charles Henry allait publier quelques années plus tard, en 1887.