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ŒUVRES DE JULES LAFORGUE

Elle est si bonne pour moi. Je suis même bien souvent embarrassé, tellement elle est naturelle et familière avec moi.

Elle veut que je lui fasse faire des exercices sur la question des participes passés, puis je lui pose des questions de grammaire ou de prononciation. Je fais des remarques, tout cela très consciencieusement. Je lui résume les journaux ou bien des articles de la Revue qu’elle n’aurait pas le temps de se faire lire. Je fais la lecture à onze heures ou bien le soir à sept heures et demie.

Quand c’est le matin, c’est chez l’Impératrice en compagnie d’une dame d’honneur, dans un cabinet très intime et assez artistique avec des gravures, des loggia, etc.

Quand c’est le soir, c’est chez la comtesse Hacke.

Oh ! la bonne et charmante dame qui me protège et me fait venir tous les jours chez elle et veut à toute force être « ma maman ». J’arrive toujours chez elle une demi-heure avant que l’Impératrice ne vienne. Nous causons. Je lui fais des dictées, je lui corrige les fautes d’orthographe ou de prononciation (me voyez-vous, moi, corrigeant des fautes d’accent !). Elle veut savoir ce que j’ai fait de ma journée, etc… elle connaît Paris.

Puis, entre l’Impératrice. Elle s’assied, je m’as-