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LETTRES 1881-1882

sieds… me demande invariablement si je suis allé encore au musée. J’avoue que non — etc., puis je lis pendant qu’elle fait de l’aquarelle.

Je suis un peu timide, mais ce n’est rien relativement à ce que j’avais peur d’être quand j’y songeais à Paris. Ce qui fait mon assurance, c’est que je prépare très consciencieusement mes lectures, et que je puis débiter imperturbablement en français correct toutes sortes de commentaires.

Voilà quelles sont mes journées.

Je ne vois personne, sauf M. de Knesebeck, le docteur Velten et les comtesses Hacke et de Brandebourg avec qui je lis.

Ne vous figurez pas que je vis à la cour, ce serait trop horrible. J’ai un petit appartement retiré à côté de celui de M. de Knesebeck et de celui du Dr Velten. Pour faire mes lectures, je vais au palais de l’Impératrice, où je ne vois personne.

Je sors peu.

Le reste du temps, je suis chez moi. Je ne puis écrire un vers ni une ligne, mais je lis sans relâche et je prépare mes lectures. J’en ai déjà préparé pour un bon mois.

Ainsi, je ne vois pas cette chose vague qu’on appelle la cour, et je ne connais pas ni n’ai encore vu ni n’ai entendu parler dudit comte de Secken-