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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t4, 1925.djvu/73

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LETTRES 1881-1882

Flaubert joue un rôle enfantin, que l’Impératrice a saisi très spirituellement), et je vous écris, près de mon feu, un grand calorifère de Germanie, où rougeoient, mornes, d’énormes blocs de charbon.

Cependant, je n’ai rien à vous dire de neuf. J’ai reçu votre lettre trop courte, trop courte, trop courte. À propos, un de mes amis n’a-t-il pas déposé chez votre concierge le Wateck (sic) de Mallarmé et les Fleurs de Baudelaire ?

J’ai reçu les sonnets de notre cher poète[1]. (Bien souvent, au crépuscule, j’ai la vision de ce salon si artistiquement encombré, la vision et la nostalgie.) J’ai relu ses sonnets et j’ai refait par-ci par-là. Mais j’attends une bonne soirée, libre, près du feu (savez-vous que je fume trois cigares par jour !) et je m’y mettrai. Je ne vous cache pas que je suis très flatté et très embarrassé de quelques retouches que l’on me fait l’amitié de me demander. Je me suis acharné après un que j’ai trouvé vraiment beau d’idée, et que je n’avais pas encore lu, De Charybde en Scylla. Je vous enverrai le tout bientôt. Mais envoyez-m’en d’autres.

Je me suis décidément attelé à mon roman, Un raté. J’y ajoute une page tous les matins. Pour ce,

  1. Mme Mullezer, qu’il appelle aussi « le poète de la rue Denfert. »