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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/135

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BERLIN. LA COUR ET LA VILLE

qui pousse. Puis, nombre de petites charrettes attelées de deux chiens, de deux bons chiens muselés qui, tout à l’heure, accroupis sur un torchon, attendront patiemment devant la Destillation où le maître fait une station. — Tous ces camions n’ont besoin que de roues basses, tellement la ville est plate ; jamais deux chevaux en file, et peu de coups de fouet : on peut dire que, au contraire de Paris, Berlin est le paradis des chevaux. Malheureusement quels chevaux ! Des bêtes tristes, abruties de race, barbues, étiques, le poil sale, les sabots velus (j’excepte ceux des fiacres de première classe).

Les fabricants ou magasins n’ont pas, comme à Paris, des voitures attelées de chevaux. Ce luxe est pour plus tard. On voit donc circuler beaucoup de voitures à bras, des brouettes élégantes, ornées de médailles obtenues aux expositions.

Deux par deux, voici, à cheval, six valets des écuries royales, chapeau haut, culottes de daim, bottes à revers, redingote noire à pans retroussés, revers rouges. Ils reviennent du bois. Ils sont suivis d’un écuyer dont l’uniforme et la coiffure sont ceux de nos généraux. Revenant